Dans un environnement difficile, les petits formats de la distribution n’ont pas les pieds dans le même sabot

La vocation du magasin de petit format consiste en une présence de proximité, un accueil privilégié ainsi qu’une offre adaptée à la zone de chalandise, répondant aux exigences du consommateur d’aujourd’hui et à la nouvelle sociologie des ménages : trouver rapidement les produits et services souhaités en minimisant ses efforts. Aussi depuis quelques années les enseignes renforcent leur maillage en multipliant les ouvertures de magasins aux surfaces de vente réduites, pour répondre à l’érosion des populations urbaines.

A ce titre, Timeskipper vous présente un panorama des différents types de points de vente de petit format ainsi que leur évolution en fonction des secteurs d’activité.

 

I) Proximité alimentaire : un circuit en progression qui se distingue par des concepts innovants

 

Dans l’alimentaire, alors que tous les circuits régressent en volume et en part de marché, la proximité progresse. Pour l’année 2023, on constate en effet 0,3% de hausse des volumes (+0,6% en zone urbaine), tirée par l’augmentation du parc et un recours inédit aux promotions nationales, MDD et premiers prix. Et ce malgré un environnement économique tendu, une forte pression sur la main d’œuvre et la marche forcée du e-commerce.

La part de marché qui avait pris deux points en dix ans, atteignant 9% en 2022 – alors que les Hypers et Supers perdaient respectivement sur la même période cinq et deux points- elle devrait augmenter de 0,1 à 0,2 point d’ici à deux ans.  Quant nombre de points de vente actuel, il s’élève à  11477, soit 7,3% de plus qu’en 2019 et 0,4% de plus qu’en 2022. Et c’est sans compter sur les velléités d’expansion des enseignes qui projettent d’avoir doublé leur parc de petits formats entre 2027 et 2030.

Concernant la tendance, on peut noter des initiatives pour mieux maîtriser les produits frais, face à la concurrence accrue des circuits courts dans les grandes villes. A ce titre les supérettes parisiennes Potager City – concept Carrefour – disposent de leur propre circuit d’approvisionnement pour le frais. Par ailleurs, cinquante points de vente Intermarché Express sont alimentés par un laboratoire de préparation local à l’initiative d’adhérents parisiens.

La digitalisation, désormais partie intégrante des nouveaux formats, joue également un rôle fort en termes de service de proximité. L’exemple du réseau rural Api qui compte 40 supérettes entièrement automatisées et ouvertes 24/24h en est une parfaite illustration. En effet, sur 40m2 seulement, une offre relativement large d’unités de consommation de première nécessité (700 références) est disponible à des prix plutôt attractifs. Elle se compose de 70% de marques en propre à travers un partenariat avec Carrefour, le reste étant fourni par les producteurs locaux. Sur fond d’organisation communautaire de fait, ce format permet à la fois la redynamisation d’un bassin de consommation et une solution de maîtrise des coûts de fonctionnement pour l’enseigne. 

Enfin, les magasins de proximité alimentaire jouent de plus en plus le rôle d’interface logistique, puisqu’il est possible de commander un nombre de références infini via internet et de les récupérer au Drive piéton.

II) Distribution spécialisée : accueil, conseil et personnalisation en ville et en périphérie urbaine

 

Bricolage :  des magasins compacts en centre-ville et couvrent un large panel de besoin pour se rapprocher des clients

 

Un bon accueil, une orientation efficace et quelques conseils pour des projets de moindre envergure, constituent des clés de succès auprès de clients qui ne s’attardent généralement pas à l’intérieur du magasin. Cependant les services, comme le Click and Collect pour lequel les magasins de petit format peuvent servir de comptoir de retrait, restent incontournables

Brico Dépôt, enseigne de Kingfisher, a ouvert en 2023 à Cahors, un point de vente ultra compact destiné aux particuliers comme aux professionnels : surface de vente couverte réduite (1000m2) mais ultra achalandée, cours des matériaux en extérieur (2750m2) et zone de stock (1400m2) avec base de retrait des commandes en ligne.

A Lyon, c’est un petit Bricorama, groupement Les Mousquetaires, qui a ouvert en 2022. Quinze salariés orchestrent la vente de 20000 références sur 1200m2, dans des secteurs très divers et assurent un panel de services tels que la livraison à domicile, la découpe de bois et de verre, la location de petit matériel ou encore la reproduction de clés. Admirable !

Magasins de sport petit format : rester en contact avec les sportifs où qu’ils se trouvent

 

Il s’agit pour les enseignes de toucher les sportifs, les accompagner et les servir partout où ils se trouvent, en s’appuyant notamment sur la digitalisation des points de vente et l’adaptation aux activités selon la zone géographique. A cet effet, Décathlon a décliné 3 types de petits formats : 

Décathlon City qui dynamise les centres villes en jouant par exemple la carte de la mobilité urbaine (vélos, rollers, trottinettes etc…) et des sports liés au bien-être (running, fitness, yoga, marche etc…). L’objectif est de créer du lien entre pratiquants, associations, infrastructures et commerces en proposant par exemple des cours sur place, mais également de se positionner sur une offre locale le cas échéant (ski, surf, plongée, etc …). 

Décathlon Essentiel, petit format destiné aux petites villes, qui regroupe tous les sports sur 1200 m2 maximum.

Mon petit Décat, installé à la plage ou à la montagne lors d’événements sportifs : ce format nomade est destiné au partage et à la présentation des produits phares de l’enseigne. Depuis 2019, il a déjà fait escale dans plus de 30 destinations ! 

Luxe : le privilège d’un service 5 étoiles à deux pas de chez soi

 

Collections capsules Louis Vuitton x Kusama ou North Face x Gucci, stores beauté Armani Box, collection « Dior Riviera » sur la côte Italienne et à Cancun, mini boutiques « Hermès dinners » à New-York … Depuis quelques années maintenant, les marques de luxe ancrent leur stratégie retail dans l’éphémère et gagnent en flexibilité en ouvrant des pop-up stores

Leur notoriété leur permettant une créativité sans limite, elles offrent des expériences uniques, personnalisées, décalées et innovantes … et puis s’en vont ! De la laverie « Hermesmatic » dédiée au nettoyage de son carré Hermès au distributeur automatique de sacs Chloé C, en passant par l’expérience digitale et immersive proposée par Gucci dans son réseau mondial de pop up « Gucci Pin », les marques jouent sur les codes du luxe et les clients sont au rendez-vous.

Textile : ambiance « cocon, modernité, et qualité » pour un secteur mis à mal par la crise sanitaire et l’inflation

 

Une petite surface de 365 m2, chaleureuse et intimiste, aux espaces corseterie, nuit, « homewear et leasure » bien définis ; une grande largeur d’offre, des outils digitaux (cabines connectées, encaissement mobile), des services cross canal tels que le Click and Collect et surtout des vendeuses aux petits soins équipées de smartphones pour trouver tout, tout de suite et commander si besoin … Depuis deux ans, Etam se modernise à travers ce concept hybride tout en s’engageant dans une démarche RSE très aboutie (matériaux, éclairage, programme We care, collectes pour les associations). De quoi (re)séduire une clientèle multi générationnelle !

Conclusion

 

Lien humain, reconnaissance, confiance, économie de déplacement et conseil : la fonction « accueil du client » constitue la grande force de la proximité. Aussi, elle doit rester au cœur des préoccupations du point de vente. En s’appuyant sur la technologie, le magasin de petit format s’est ouvert sur le monde et simplifie toujours plus la vie de son client … à condition que la qualité de service soit optimale en toute circonstance.

Aussi, l’exercice présente son lot de contraintes organisationnelles : manque de place, offre localement adaptée à intégrer, risques accrus de rupture, taux de rotation élevé, services digitaux multiples à assurer, ouvertures de caisses, tenue du magasin, conseil client le cas échéant … autant problématiques que Timeskipper est à même d’adresser. 

En effet, le nouvel outil Optimis’heure enrichit la plateforme d’une offre spécialement dédiée aux petits formats de 3 à 15 collaborateurs. S’articulant entre le bon dimensionnement de l’équipe et l’ajustement du levier ressources, la solution permet de piloter l’activité quotidienne en anticipant beaucoup mieux les variations de flux clients et produits, ainsi que la charge de travail qu’ils génèrent, mais également d’adapter les horaires pour mieux la couvrir … afin d’être toujours au plus proche des consommateurs et se différencier en tant que véritable pilier de la vie de quartier !